Le visage tout bleu
« Je suis né étranglé par le cordon ombilical, le visage tout bleu et ne dois d'avoir survécu à cette détresse respiratoire qu'à l'oxygène dont se servait mon oncle, le forgeron du bourg où je voyais le jour, pour ses soudures au chalumeau. J'aurais pu aussi ne pas naître, ma mère, qui ne l'était pas encore, ayant échappé de peu à la mort lors d'un accident de battage. Ou renoncer à la vie en pleine jeunesse, comme R, issu du même milieu que moi. ».
Patrice Robin a enquêté sur ces trois évènements (sa naissance, l'accident de sa mère et le suicide de Richard, un ami de jeunesse), et s'interroge sur le monde d'où il vient comme sur la nécessité vitale qu'il a eue de le quitter pour devenir ce qu'il voulait être, tout en lui restant fidèle. Les deux derniers brefs textes de ce livre évoquent alors la place de l'écriture dans son existence, et sa « décision d'écrire sans métier ». Choix radical, d'une grande précarité, qui le conduira à mener des ateliers d'écriture avec des adolescents en difficulté, ou des adultes soignés en psychiatrie.