L'Orient intérieur : Carnets 1998
La confiance. La pleine conscience retrouvée que notre tâche - la mienne en particulier - est bien, en ce monde, de ressusciter Dieu. De rendre plus présente la Source parmi les hommes. Car minable est d'implorer l'aide d'un Dieu qui ne serait qu'une nounou ou une béquille miséricordieuse. C'est à nous, du fond même de notre misère et déchéance, de l'aider à être toujours plus présent dans le cœur des hommes. Et tout à coup, pensant à cela et à mille autres choses, en relation avec cela, plus dynamiques les unes que les autres, le sentiment, vif et matinal, si j'ose dire, que je suis par excellence l'homme - et le Scribe - de la Résurrection. Celui donc du matin de Pâques. Où se lève enfin la vraie vie. Le véritable Orient. Qui n'est pas l'Orient géographique, mais bien, pour chacun, l'Orient intérieur. Vers lequel nous devrions être sans cesse tournés. Et une fois de plus me suis dit que mon espérance était en fait un désespoir retourné. A l'image précisément du matin de Pâques où la mort est comme retournée en vie. Plus exactement, en vraie vie. Celle où la mort n'a plus cours. Et qui n'a donc rien à voir avec une forme quelconque de survie.