Combats littéraires
Octave Mirbeau (1848-1917) n'est pas seulement l'auteur applaudi des Affaires sont les affaires et du Journal d'une femme de chambre, ni le polémiste le plus redouté de la Belle Époque. Justicier des lettres et des arts, il a mis sa plume - d'une exceptionnelle efficacité - au service des grands artistes méconnus ou moqués (Monet et Rodin, Van Gogh et Camille Claudel, Pissarro et Maillol) et de nombre de jeunes écrivains en butte à l'incompréhension, au misonéisme et au mercanti 1 isme des magnats de la presse et de l'édition. Admirateur de Barbey d'Aurevilly et des Goncourt, de Knut Hamsun et de Thomas Hardy, disciple de Tolstoï, les yeux dessillés par Dostoïevski, il a été l'ami et le défenseur de Remy de Gourmont et de Marcel Schwob, d'Alfred Jarry et de Jules Renard, de Maurice Maeterlinck et de Georges Rodenbach, de Charles-Louis Philippe et de Marguerite Audoux, d'Émile Guillaumin et de Léon Werth. Et il s'est battu, avec un courage et une constance qui forcent l'admiration, contre une littérature mystificatrice et routinière, contre une presse vénale et anesthésiante, contre un système éditorial reposant sur la réclame et la camaraderie, et, plus généralement, contre la société du spectacle, qui n'a que faire des génies et ne reconnaît que les cabotins et les rastaq'uouères.
Sous le titre de Combats littéraires sont recueillis, pour la première fois, tous les textes de Mirbeau - articles, préfaces, interviews - relatifs aux écrivains, à la vie littéraire et au journalisme de son temps. Un siècle après, ils n'ont, hélas, rien perdu de leur actualité.