Le poids des corps
Un ex-prof de latin recueille un soir une jeune droguée. Le surlendemain, on la retrouve morte dans une tranchée. Autour gravitent des policiers et d'autres gens, tous bien réels, avec une épaisseur - ou une légèreté - une âme, un genre et un sexe, un corps et des mains. Voici un polar surprenant, riche de personnages que l'on ne s'attend pas forcément à trouver dans ce genre réputé viril : ainsi, une jeune fille en fauteuil roulant et un jeune homme qui vient de se séparer de son compagnon, tombent l'un sur l'autre dans le hall de la gare de Lausanne. Le père de cette jeune fille est un inspecteur de police taiseux, en fin de carrière, qui passe plus de temps à jouer au poker qu'à traquer des voyous. Parallèlement, Jean, un homme d'âge plus que mûr et qui n'a rien d'un héros, recueille chez lui une jeune junkie complètement défoncée ; peu après, il apprendra son décès et mènera son enquête, se faisant passer pour son grand-oncle. D'autres morts mystérieuses surviendront, les enquêtes s'entremêleront jusqu'à ce que dans un final aussi angoissant qu'époustouflant, l'étau se resserre inexorablement sur l'auteur de ces meurtres. La Suisse n'est décidément pas le petit pays propre que l'on croit... Plein de tendresse pour ses protagonistes volontiers en marge de la société, Olivier Sillig nous offre ici un polar subtilement agencé, à la fois nerveux et humaniste. Un roman noir, très noir et très humain, qui se termine par un final renversant.