PHILOSOPHIE DE LA SHOAH
Penser une philosophie de la Shoah consiste à donner à voir la Shoah dans ses structures. Structures de la modernité qui désintègrent et obligent à un réexamen de la question de la modernité, de l'homme, de l'existence, du langage et même de l'Etre.
Une philosophie de la Shoah est développée par certains des rescapés des camps et par les morts qui ont pu laisser un témoignage. « Elle constitue leur grandeur tragique, leur part d'immortalité, la part d'immortalité de tous les morts qu'on ne pourra jamais enlever, ni avec des fusils, du gaz d'échappement ou du zyklon B; ni en les enterrant, en les mettant dans des fours crématoires ou en les transformant en engrais.» Ainsi, s'édifie une nouvelle civilisation, dont on n'a pas pris la mesure, la démesure qui désintègre le monde au profit de l'immonde. Optique qui donne à voir, non système dogmatique. Cette optique opère la synthèse des grands textes philosophiques (Adorno, Heidegger, Arendt, etc.), littéraires (Levi, Pahor, Rousset, Hilsenrath, Borowski, Kertész, etc.), sociologiques (Bauman), historiques (Hilberg) et des oeuvres autour de la Shoah (Lanzmann, Olère, etc.) Prendre la mesure du problème de la Shoah : une Philosophie de la Shoah.