Passion noire
Un roman d'aventure.
Depuis longtemps, Simon Malet essaie de concilier sa vie d'écrivain et sa correspondance avec des inconnues. Il a trente-cinq ans. Il vient de publier un roman à succès, La Fête est belle. Intriguées et choquées, des lectrices lui écrivent. Elles viennent de France, de Suisse, des États-Unis. Par bravade ou par vanité, Simon décide de leur répondre.
Et cette correspondance va l'entraîner dans une suite d'aventures cocasses aux quatre coins du monde.
Il va d'abord se rendre à Alger, à Toronto, puis à Toulon où on l'invite à présenter son livre. Il participe à des débats surréalistes. Il croise Yann Moix et Virginie Despentes, Annie Renaud et David Foenkinos, perdus, comme lui, devant leur pile de livres, et il découvre avec ébahissement les coulisses des salons littéraires. À Darlington (Michigan) où l'invite Nancy Bloom, sa correspondante américaine, on lui réserve un accueil chaleureux, mais il doit s'expliquer sur son oeuvre devant un aréopage de féministes prestigieuses et méfiantes qui menacent de le manger tout cru.
En Amérique, après une soirée arrosée, il dérobe une voiture de sport et enlève Morgane, la fille de son hôtesse, qui veut à tout prix retourner aux Chutes du Niagara où son destin, pour une raison mystérieuse, s'est noué autrefois.
Une affaire de femmes.
Le monde appartient aux femmes : telle pourrait être la morale de cette fable acide et gaie sur la vie littéraire aujourd'hui. Car où qu'il aille, quoi qu'il fasse, Simon Malet remarque que la littérature est devenue une affaire de femmes.
Certes, l'affaire n'est pas nouvelle. On date de 1608 le premier salon littéraire tenu en France par Catherine de Rambouillet. Puis il y a eu les cercles, les bureaux d'esprit, les sociétés secrètes, les clubs de bas-bleus.
Mais aujourd'hui ce sont elles, les femmes, presque exclusivement, qui achètent des livres et qui les lisent. Ce sont elles, encore, qui en parlent à la radio, sur les plateaux de télévision ou dans les journaux, avec bonheur et enthousiasme. Ce sont elles, toujours, qui organisent des rencontres, des débats, des cafés littéraires ou des colloques sur les livres qu'elles ont aimés.
Passion noire.
Depuis toujours, Simon Malet est dévoré par une passion noire.
Passion de l'écriture. Passion des femmes. Passion de l'autre. Dans ses livres, il essaie de percer à jour le prétendu « mystère féminin » qui est une pure invention des hommes (car on ne désire pas une femme parce qu'elle est belle : on la juge telle parce qu'on la désire). Il aime les femmes et il essaie de les séduire. Il les regarde, il les écoute. Parfois, il a même l'illusion de les comprendre.
Dans ce roman caustique, qui emmène le lecteur sur quatre continents, l'auteur débusque avec humour les lubies et les frustrations de notre époque : le conformisme ambiant, la tyrannie du genre, l'obsession du spectacle. À travers une galerie de portraits de femmes attachantes et secrètes (la Mystique, la Féministe, la Mondaine), il nous livre également un tableau ironique de la comédie littéraire.