Vie(s) d'un cheval illustre, Godolphin
A plus d'un siècle de distance, deux grands écrivains ont été inspirés par la même histoire (vraie) : celle d'un cheval offert par le bey de Tunis au roi de France (Louis XV), devenu, après de rocambolesques aventures, l'étalon fondateur de la race des galopeurs les plus rapides du monde le pur-sang-anglais. Le premier est Eugène Sue. Médecin militaire reconverti dans l'écriture, un des feuilletonistes les plus populaires du XIX, siècle (Les Mystères de Paris) a raconté en 1846 comment le barbe Scham est devenu Godolphin " arabian ". Le second est Maurice Druon. Tour à tour résistant, ministre, secrétaire perpétuel de l'Académie Française, l'un des écrivains les plus populaires du XXe siècle (Les Rois maudits) a raconté en 1957 la merveilleuse idylle entre Godolphin, " le Prince noir " et Roxana, la belle alezane. Deux époques, deux styles, deux tempéraments pour brosser le portrait du même animal. Parmi les chevaux illustres, il n'en est point qui ait reçu meilleure consécration littéraire.