Excessives ! Destins de femmes incroyables au XIXe siècle
Hommage sous forme de portraits de sept femmes inspirantes, de modèles de non-soumission.
Elles se prénomment Berthe, Henriette, Madeleine ou Geneviève, et on les disaient excessives. Des salons cossus aux assommoirs de la Butte, ces sept femmes ont jeté leur exubérance à la face du monde, elles ont déchiré le papier avec leur plume passionnée, fait du beau leur pain quotidien et du caprice un art, et envoyé valser l'ordre établi. Elles ont posé des bombes, tailladé des fourrures, organisé des messes noires et semé les conquêtes.
Tantôt misérables, tantôt incroyables, ces femmes ont tutoyé les sommets et oscillé avec panache – et un peu de nihilisme – entre grandeur et décadence, en partageant une même soif de devenir, une volupté du trop, un mépris du qu'en dira-t-on. En s'élevant contre une époque corsetée qui les maintenaient dans une incapacité, ces amazones ont été bien plus que des divas ou des excentriques, elles ont été de véritables pionnières de la libération des femmes. Elles l'ont simplement fait différemment, en peignant, en écrivant, en jouant et parfois juste en étant, et surtout en se permettant de voler aux hommes le feu sacré, celui de la création bien sûr, mais aussi celui de la liberté d'être. Voilà pourquoi, pour leurs excès, toutes ont été jugées. L'histoire a jugé leurs histoires anecdotiques, et ainsi, muses ou crampons, elles restent aujourd'hui prisonnières des notes de bas de pages des biographies de leurs illustres amants.
Il est grand temps aujourd'hui de remettre en lumière les destins flamboyants de ces grandes funambules du réel qui, par leurs outrages, ont ouvert la voie aux héroïnes de notre temps.
Il s'agira de :
– Geneviève Lantelme, comédienne tapageuse et colérique, connue pour ses frasques et sa mort digne d'un roman policier
– Henriette Maillat, infatigable épistolière, muse et compagne d'écrivains célèbres, grande passionnée, de loin la plus touchante.
– Berthe de Courrière, lié à Henriette Maillat car elles ont toutes deux inspiré le même personnage d'un livre de Huysmans, sataniste, femme émancipée, éminence grise, aussi too much que brillante. Parfaite figure de la sorcière.
– Madeleine Deslandes, auteure à succès, dandy au féminin, qui a vécu sa vie entière comme une oeuvre d'art, avec tout ce que cela a d'extrême.
– Minna Schrader, femme de lettres et modèle d'artiste qui fut le paroxysme de la vie de Bohème, mais aussi anarchiste, avant comme Camille Claudel de passer ses trente dernières années en asile.
– Gisèle d'Estoc, féministe, journaliste et sculptrice, adepte du travestissement, duelliste et grand amour de Maupassant. La plus rebelle.