Poèmes de Paris : Une anthologie à l'usage des flâneurs
Promenons-nous dans Paris, mais pas sans anti-sèches, pas sans pense-bête de poésie ; rien ne vaut de pouvoir murmurer quelques vers, un poème entier, tombant comme par hasard sur un lieu de Paris qui fut chanté. Savoir par coeur, ces poèmes ou ces vers, c'est évidemment la situation la plus enviable, mais qui ne va pas sans quelques efforts à déployer. La poésie se marie très bien avec la page, très bien avec la voix dans le creux de l'oreille. Depuis Baudelaire, la poésie aime la grande ville de façon explicite, elle le clame, elle le revendique. La ville a détrôné la campagne. La rue de nos rendez-vous a usurpé le pouvoir du petit-bois derrière chez moi. Les bruits de la nuit agitée habitée sont devenus la basse continue de la poésie elle-même. Il y a dans ce recueil le meilleur de la poésie, parce que la poésie de Paris est concrète, que le nom des rues n'est pas situé que dans le poème mais est aussi présent dans un plan et un guide. Le lecteur peut aller vérifier in situ les assertions de la poésie. Il y en aura pour tous les goûts et pour toutes les alternances de l'éclectisme : Paris festif, Paris amoureux, Paris sombre, Paris nonchalant, Paris tendu, Paris en guerre, Paris politique, Paris désespérant, Paris comique, Paris pauvre et Paris riche... Les poètes saluent la solidité de la ville comme sa fragilité, la ruine déjà lisible. Les poètes sont chez eux dans la ville, qu'ils la détestent ou qu'ils l'aiment. Ce ne sont pas des tièdes. Les 80 poèmes formant cette anthologie sont classés par thème : la Seine, l'Histoire, les montagnes, les rues, les jardins, les amours, les bâtiments, la Tour unique, le métro, Paris indispensable, le vent...