Lettres d'un amour défunt : Correspondance 1929-1944
Dans l'autobiographie de Victoria Ocampo, le texte consacré à son aventure amoureuse avec Drieu était accompagné de quelques lettres, tirées de leur correspondance, qui donnaient envie d'en savoir plus sur cette brève rencontre entre "deux enfants fascinés et perdus". Rencontre qui saura s'inscrire dans la durée, puisque leur passion initiale se changera en une longue amitié amoureuse, à laquelle la mort de Drieu pourra seule mettre un terme. Voici maintenant l'intégralité des lettres qui nous ont été conservées. On y voit Drieu prolixe en confidences sur les multiples difficultés d'une vie sentimentale intense et compliquée, que Victoria considère avec une bienveillance distante. S'ouvre l'atelier de l'écrivain, engagé dans la rédaction du Feu follet, de la Comédie de Charleroi, de Rêveuse Bourgeoisie, de Gilles. Et c'est aussi, lorsque Victoria, brillante directrice de la revue littéraire Sur, se trouve en Argentine, une chronique très personnelle de la vie artistique et littéraire parisienne. L'affrontement des deux épistoliers sur le fascisme est un moment fort de cette correspondance. Peu soucieuse de politique dans l'absolu, Victoria réagit spontanément en démocrate pour condamner les positions de Drieu, tout en saluant son courage et son intégrité, "même s'il dit ou fait des folies ou des stupidités".