La maison du retour
Au retour de ses trois années de captivité au Liban, dans un état second, Jean-Paul Kauffmann découvre Les Tilleuls, une maison perdue dans la forêt au cœur de la Haute Lande. Alors qu’il décide d’acheter cette propriété dans le Sud-Ouest pour dissiper le souvenir d’un enfermement, l’ex-otage va créer avec cette demeure un étrange lien de dépendance dû en large part à ce qu’elle symbolise dans sa vie retrouvée.
Dans une fusion totale, presque païenne, avec la nature dont il a tant été privé, le narrateur campe au milieu des travaux, se délectant de cette atmosphère transitoire propre à la convalescence, cet entre-deux qui sépare confusément la fin de l’épreuve du retour au monde des vivants. Défilent une galerie de personnages inégalement pittoresques : deux ouvriers discrets et énigmatiques, l’indéfinissable agent immobilier, un architecte pressé, les voisins qui conseillent, émettent des jugements, l’épouse du narrateur qui passe chaque week-end et attend avec stoïcisme la fin des travaux… Dans un court épilogue situé en 2004, l’auteur nous dit ce qu’est devenue la maison de la résurrection tout en tentant de répondre à la question subsidiaire : la maison l’a-t-elle guéri ?
Dix-huit ans après, à travers l’histoire des Tilleuls, Jean-Paul Kauffmann peut enfin revenir sur sa captivité. Mais avec élégance il a choisi de se garder le plus souvent de l'esprit de sérieux. Jamais complaisant ou victimaire, c’est au contraire un joyeux témoignage sur son amour de la vie, sur son optimisme qui a résisté à toutes les épreuves.