Noir de lune
Dès la première ligne, Helen Knightly avoue : elle vient de tuer sa mère. Presque par réflexe, alors qu'elle s'évertuait à la laver, Helen a appuyé la serviette sur le visage de la vieille femme pour l'empêcher de proférer une méchanceté, une de plus ? jusqu'à ce que mort s'ensuive. Le geste apparaît à la fois monstrueux et inévitable, tant Clair Knightly est haïssable.
Il est une fin, mais aussi un début, le point de départ d'une étrange divagation physique et morale qui va durer vingt-quatre heures. Prise au piège de l'amour-haine qu'elle voue à cette mère aux allures d'idole destructrice, Helen erre et son angoisse monte : Que faire du corps ? Où trouver un complice ? Faut-il quitter la ville ? Se tuer ? Le suspense est à son comble : on ne lâche pas Noir de lune avant d'en être délivré ; or la rédemption ne survient que dans le dernier paragraphe du livre...
La maestria d'Alice Sebold est à son sommet.