Les Aventures de Donovan S., le boucher qui était à deux doigts de conquérir le monde
Donovan S., M. Donovan S., est le propriétaire d'une boucherie pas comme les autres. Chez lui, on ne découpe pas la viande - on la sublime. On ne choisit pas un morceau - on choisit l'animal sur photo, on s'assied et on assiste au ballet des couteaux japonais tranchant et caressant avec une grande distinction. Notre narratrice se laissera d'abord tenter par « Anastasia, sublime blonde d'environ mille cinq cents kilos » - le tout enveloppé dans un papier soyeux aux couleurs de la bête et rangé dans un étui en épais carton glacé aux couleurs de la maison. Cette viande a un superpouvoir : quiconque la hume et la goûte, végétarien inclus, ne peut plus s'en passer : c'est le bonheur tout entier qui se diffuse dans le corps de l'heureux goûteur.
À leur deuxième rencontre, Donovan S. n'y va pas par quatre chemins : et si notre narratrice quittait simplement sa routine pour venir travailler avec lui ? Car voyez-vous il a « le sentiment que leurs âmes se connaissent et a besoin de quelqu'un pour l'aider ».
Et c'est ainsi que vont commencer Les aventures de Donovan S. le boucher qui était à deux doigts de conquérir le monde : bien qu'impressionnée, notre héroïne ne va pas se défiler. La voilà engagée dans une entreprise déraisonnable, gigantesque et totalement loufoque où une vache voyagera en jet privé aux côtés d'une actrice accro à l'agneau pour un tour du monde haut en couleurs et proche de l'hystérie.
D'une plume rythmée qui laisse la parole belle et libre, Virginie Nuyen nous offre un premier roman saignant et décalé où la charogne n'est pas celle que l'on croit et où la société de consommation est passée au crible.