Demeurer suspendu
À travers les treize poèmes qui composent Demeurer suspendu, Rafael-José Diaz tente d'aller à la rencontre de personnes, de lieux et d'instants désormais étrangers, séparés, disparus. Chacun des poèmes se déploie en une longue phrase dont te souffle sans cesse se noue et se dénoue, enveloppant le présent et le passé.
Nous traversons de nouveau des rues anciennes, des appartements où les lumières sont depuis longtemps éteintes. Et nous assistons à ce miracle, suscité par la poésie même, de retrouver vivantes les ombres, présente une mère « déjà transformée en simples cailloux / proches de l'état de poussière qui n'est pas encore celui du néant ».
Comme le note Lionel Bourg dans sa préface, il y a chez Rafael-José Diaz une justesse et une acuité exceptionnelles qui chargent son expression d'une telle densité émotive qu'elle conduit le lecteur au bord des larmes.