L’Enfer: Autour du Traité de l’Enfer de sainte Françoise Romaine, 1414
Tandis qu'elle dictait sa vision à son confesseur, car elle ne savait pas écrire, le texte s'écoule dans la lumière crépusculaire de l'âme engorgée pour l'éternité dans la conscience du mal irréparable. On y distingue des animaux stéréotypés, le lion, les serpents, le dragon, occupés à mettre à mal les corps des réprouvés. Ce sont les cauchemars d'une femme nourrie de sermons apocalyptiques et de lectures pieuses. Au fil de son cheminement dans l'au-delà, elle observe ce qui lui est donné de voir, fait moisson de scènes éprouvantes. Elle enregistre sans ciller l'enchaînement des scènes auxquelles elle assiste. Il y a place, en enfer, pour les orgueilleux, les homicides, les voleurs, les luxurieux, mais c'est la catégorie entière qui se trouve soumise à un supplice exemplaire, sans aucune prédilection de traitement particulier.