Gardien du feu
Rien ne devait rapprocher ces deux êtres : Goulven, le sombre Léonard et Adèle, la belle et insouciante Trégorroise. Et pourtant Goulven se prend d'un amour fou et maladroit pour la jeune qu'il adule sans être capable de la rendre heureuse. Une passion maladive exacerbée par le cadre étouffant d'un phare, au large d'un Cap-Sizun hostile, qui le mène à commettre un crime incroyablement cruel. Pressentant le drame mais maintenu en haleine par l'ingénieux agencement du texte - un rapport-confession -, le lecteur lève progressivement le voile sur un tableau atroce, où la psychologie des personnages pèse comme une fatalité. Un siècle après sa première parution, Le Gardien du feu reste étonnamment puissant et d'une remarquable justesse psychologique. Le commentaire d'Anatole Rivoallan sur ce livre et son auteur est édifiant : " Romancier ? Il en avait tous les dons : il en a fourni la démonstration éclatante dans cet extraordinaire Gardien du feu que j'ai relu tout récemment d'une seule haleine, en m'émerveillant à chaque page de l'ingénieux agencement, de la profonde psychologie, de la vraisemblance constamment assurée qui en font un véritable chef-d'oeuvre. " " Anatole Le Braz (1859-1926) reste sans doute, de tous les écrivains bretons sans exception, celui qui a le plus intimement pénétré tous les secrets de l'âme bretonne. " Cette citation d'Anatole Rivoallan semble parfaitement définir la finesse d'écriture et de perception dont a fait preuve Anatole Le Braz à travers toute son oeuvre. Romancier, poète, conteur, conférencier, il a su laisser la parole aux " grandes voix éternelles du vent, de la mer, de la forêt et de la légende ".