Jeanne de Belleville : La tigresse bretonne
Corsaire par amour, chef de guerre par vengeance, Jeanne est entrée dans l'Histoire sous les surnoms de « Tigresse Bretonne » ou de « Lionne Sanglante ».
Nous sommes en 1343, durant une trêve de la guerre de Cent Ans et de la guerre de Succession de Bretagne.
Une femme montre à ses enfants un atroce spectacle : la tête coupée de leur père exposée sur les remparts de Nantes. De ce jour, fermant son coeur à toute pitié, Jeanne de Belleville n'aura qu'une seule idée : la vengeance. Venger un mari qu'elle a follement aimé, venger un seigneur de Bretagne mis à mort traîtreusement sur ordre du roi de France.
Pour le roi de France, ce jour-là, Jeanne de Belleville est « la plus belle femme de France et de Bretagne » qu'il a courtisée sans succès. Le roi n'imagine pas alors que, par amour meurtri, la veuve éplorée se fera chef de guerre, ravageant bourgs et villages. Il n'imagine pas que, par vengeance sauvage, Jeanne de Belleville se fera corsaire, armant et commandant trois équipages pour livrer une impitoyable guerre de course.
Habillée en homme, portant l'armure un siècle avant Jeanne d'Arc, Jeanne de Belleville rallie à sa bannière l'host de la noblesse bretonne pour combattre le roi de France.
Rien ne l'arrêtera, pas même le naufrage : six jours durant, en compagnie de ses enfants, elle dérivera en pleine tempête sur une coque de noix et, plutôt qu'il soit enseveli en terre française, livrera aux flots le cadavre de son plus jeune fils.
Avec la passion de l'écrivain et la minutie de l?historien, Elie Durel redonne vie à la Tigresse bretonne et nous fait partager la surprenante existence, si mouvementée, d'une femme exceptionnelle, femme corsaire par amour, d'une femme chef de guerre au XIVe siècle.