Rêves de Gloire
Le 17 octobre 1960 à 11 h 45 du matin, la DS présidentielle fut prise sous le feu d’une mitrailleuse lourde dissimulée dans un camion à la Croix de Berny. Le Général décéda quelques instants plus tard sur ces dernières paroles : « On aurait dû passer par le Petit-Clamart. Quelle chienlit. ». De Gaulle mort, pas de putsch des généraux, pas d’OAS, pas d’accords d’Évian, pas de référendum, et une guerre d’Algérie qui se solde par la partition du pays : Alger et Oran restent françaises. De nos jours, à Alger, l’obsession d’un collectionneur de disques pour une pièce rare des années 60 le conduit à soulever un coin du voile qui occulte les mystères de cette guerre et de ses prolongements. Sur ce roman foisonnant de plus de cinquante narrateurs (dont Albert Camus, bien sûr) souffle le vent d’une Histoire qui n’est pas la nôtre mais qui aurait pu l’être, à partir des années 60. C’est cela l’uchronie, la vraie, ni nostalgique ni passéiste, mais à contre-courant de la pensée dominante : cela dit que si tout aurait pu se passer autrement, et donc que le futur aussi pourrait être autrement. Le texte le plus ambitieux de Roland C. Wagner - 15 ans de mûrissement, 5 ans d’écriture -qui puise dans sa vie d’enfant et dans les partis pris de ses oeuvres précédentes : la violence et l’ultra-libéralisme ne sont pas une fatalité. Un grand roman de littérature et d’extrapolation sociologique.