Le mur des lamentations : Tous victimes et fiers de l'être !
« J’ai toujours adoré me plaindre, me lamenter. Longtemps, je l’ai fait en amateur, pour un rien, devant un public confidentiel. Et puis un jour, frappé par le destin, j’ai décidé de faire victime de compétition. Pas simple ! La concurrence est rude. Il faut savoir gémir sans lasser, communiquer tout en restant naturel, attendrir sans écoeurer. Heureusement, les gens sont gentils, ils vous aident à réussir. L’époque aussi est propice. Elle assure le soutien psychologique, fournit les kleenex et prend les photos.»
Se poser en victime est devenu un sport national. En politique, au bureau, chez le coiffeur, au guichet et jusque sur le petit écran tout est vraiment « trop injuste ». Comme on franchit le mur du son, David Abiker franchit « le mur des lamentations » avec une fable caustique qui règle son compte à un tabou : la victime sans défense. Loin d’être immoral, cet essai en forme de fiction s’attaque au traitement ambigu que le monde moderne réserve à nos misères, grandes et petites. Préparez vos mouchoirs, vous allez pleurer... de rire !