Alzheimer précoce
« Depuis le début, j'écris pour ne pas oublier ce que j'ai à vous dire. Depuis le début, j'exprime, je note mon mal en pensant que vous lirez entre les lignes, entre les mots et que je n'aurais plus besoin de me fatiguer, pour m'économiser... » Florence, 48 ans, est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Depuis son diagnostic en 2013, tous les jours, quand elle peut, elle écrit sur des carnets. L'évolution de la maladie, les symptômes, sa relation avec son fils, Théo, ses rendez-vous avec les différents médecins, les protocoles auxquels elle se soumet, ses moments de joie, des réflexions personnelles - un véritable journal intime, sauf que Florence est malade, et que sa mémoire, tous les jours, lui joue des tours.
Elle ne se rappelle plus les visages, peut faire ses courses deux fois de suite sans s'en apercevoir, ou regarder le même film plusieurs fois et le redécouvrir à chaque fois. Elle est incapable de se souvenir des études que suit son fils, et peut à tout moment se retrouver dans un endroit sans savoir pourquoi, ni comment...
Pourtant, malgré la maladie, elle conserve en elle une douceur et une joie de vivre exceptionnelle, rare, qui nous interroge. Que reste-t-il lorsque l'on vit dans un éternel présent ?