Hélène Boucher, la fiancée de l'air
11 août 1934. Enfermée dans le cockpit de son Rafale, à plus de 445 km/h, Hélène Boucher fonce aux commandes de l'" avion-requin " et pulvérise le record de vitesse toutes catégories. Trois mois plus tard, à l'âge de vingt-six ans, la " Fiancée de l'air" s'écrase près du terrain de Guyancourt, après un vol d'entraînement. Une nation entière va prendre le deuil de celle qu'on appellera désormais la " Jeune Fille de France ". Issue d'une famille bourgeoise, elle aurait pu suivre la voie de son père, architecte de renom. Elle préféra les vertiges de l'acrobatie aérienne, à laquelle l'initia le roi de la discipline, Michel Détroyat. Là-haut, elle se détachait du quotidien terrestre et se jouait de la mort. Hélène Boucher se fit remarquer en février 1933 lors d'un raid France-Irak. Puis elle battit le record d'altitude féminin. En octobre, le public du meeting de voltige de Villacoublay s'enthousiasma pour ses évolutions acrobatiques; elle " filait comme une hirondelle un jour d'orage, au ras des arbres ", dira l'aviatrice Madeleine Charnaux. Dans cette biographie - la première consacrée à cette figure mythique depuis quarante ans -, Bernard Marck dresse le portrait d'une femme autant que d'une époque : celle des années glorieuses de l'aviation. Biographe de Guynemer et de Mermoz, Bernard Marck est l'auteur d'une Histoire de l'aviation (Flammarion, rééd. 2001). Il a établi et présenté la correspondance inédite de Mermoz : Défricheur du ciel, 1921-1936 (L'Archipel, 2001)