Les Chevaliers teutoniques
Le vieux prieur s'assit, ferma à demi les yeux, comme pour rassembler des souvenirs, puis il commença : - Les Chevaliers teutoniques avaient été introduits dans le pays par Vincent de Szamotuly ; j'avais alors douze ans et je venais d'arriver à Sieradz... Une nuit, ils ont attaqué la ville et y ont mis le feu. Des murs du couvent, nous les avons, vus passer au fil de l'épée tous les habitants, hommes, femmes et enfants, rassemblés sur le marché... Ils égorgeaient aussi les prêtres... Or, notre prieur d'alors, Nicolas, qui était originaire d'Elblag, connaissait le comte Herman, qui commandait les agresseurs. Il sortit donc du couvent avec les moines les plus âgés, s'agenouilla devant le chevalier teutonique et le supplia d'avoir pitié des innocents qui mouraient de sa main. Mais l'Allemand répondit : « Je ne comprends pas ce que vous dites ! » et il ordonna de poursuivre le massacre. Il fit exterminer les moines et attacher le prieur Nicolas à la queue d'un cheval... Au matin, il n'y avait plus un homme en vie à Sieradz, sauf les Allemands et moi, qui m'étais caché dans le clocher du couvent... Dieu les a déjà bien punis lors de la bataille de Plowce ; ils y ont laissé vingt mille morts, mais tant qu'ils existeront, ils chercheront à détruire notre royaume...