Désir de penser, peur de penser
Cet ouvrage entend s'attacher aux origines et aux effets de la tension entre le désir et la peur de penser - particulièrement vive - dans les sociétés contemporaines : désir, besoin de penser qui supposent la liberté, l'audace, le courage, l'imagination, le temps de l'hésitation et du doute, qui sont en permanence confrontés à la peur de penser, la crainte ou l'angoisse induite et renforcée, intensifiée par le convenu, le conformisme, les tendances homogénéisantes, l'automatique et le mécanique toujours à l'oeuvre au plus profond des processus de l'individualisme contemporain. Le jeu, l'imagination, l'amour, la souffrance, l'interrogation sur soi et sur les frontières - disciplinaires et géographiques - ne cessent d'influer pour une part obscure, mais décisive, sur les processus de pensée, même quand ils se heurtent à des entraves majeures. Ainsi de ces bouleversements qui, provoqués par une économie de marché sans limite et quasiment sans opposition, entraînent une perte des repères et un brouillage des cadres indispensables à la réflexion, allant jusqu'à remettre en question la possibilité même de penser dans les sociétés contemporaines.