"Ecris-moi souvent, écris-moi longuement..." : Correspondance de l'île du Diable (1894-1899)
Le samedi 15 octobre 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, officier d'artillerie, est arrêté dans les bureaux du ministère de la Guerre à Paris, sous l'accusation de crime de haute trahison. Dreyfus clame son innocence, ne comprend pas le crime dont on l'accuse. Sa mise au secret lui interdit de rencontrer sa femme. Il n'est autorisé à lui écrire que le 4 décembre 1894. Commence alors avec Lucie une correspondance exceptionnelle, moyen d'une résistance à l'écrasement, principe de survie à l'enfermement, lien ultime et décisif avec l'être aimé et la civilisation. Pendant près de cinq ans, jusqu'à son retour en France le l" juillet 1899, avant et pendant sa déportation sur l'île du Diable, ils échangent de très nombreuses lettres, malgré les obstacles qu'y met l'administration pénitentiaire.
Jamais leurs lettres n'avaient été assemblées de manière à reconstruire leur correspondance croisée. Elles donnent à lire une tragédie humaine, une histoire d'amour profonde et superbe et un combat pour la justice et la vérité. Les lettres de Lucie Dreyfus, pour une grande part inédites, révèlent le rôle méconnu qu'elle tint dans l'Affaire et auprès de son époux.