La Couleur de l'été : Ou Nouveau "Jardin des délices"
" Ceci est l'histoire d'une île dominée par un tyran absolu nommé Fifo. Ce tyran était au pouvoir depuis quarante ans et, naturellement, il exerçait un contrôle total sur tous les habitants de l'île. Les gens mouraient de faim mais il leur fallait sans cesse louer l'abondance dans laquelle ils vivaient grâce aux techniques de production instaurées par le tyran. Les gens ne pouvaient ni quitter l'île, ni adresser la moindre critique au tyran ; bien plus, il leur fallait entonner jour et nuit des hymnes à la merveilleuse liberté et à l'avenir lumineux que leur avait octroyés le tyran [...]. Le rêve de toute la population n'était plus que l'île devint libre, c'était de réussir à s'évader de cette île qui était une prison parfaite. Mais comment s'évader d'une prison parfaite ? Par air, impossible ; [...] l'évasion par voie de terre était écartée, puisqu'on vivait sur une île. Restait la mer et certes, au début, bien des gens s'étaient enfuis sur un canot, une chambre à air, deux bouts de bois flottants et même une énorme cuvette. Mais le tyran tripla les services des garde-côtes [...]. Le désespoir était tel que les gens résolurent de s'enfuir avec l'île entière. Une fois que l'île aurait changé de place, elle accosterait sur un continent quelconque, sur une terre ferme et libre. Alors ils décidèrent tacitement de ronger la plate-forme insulaire jusqu'à la séparer de sa base et une fois sur l'île à la dérive, de confier leur sort aux vagues et au vent... " La Havane, été 1999. Le Dictateur célèbre les cinquante années de son pouvoir. C'est carnaval. Portrait implacable d'une tyrannie vieillissante et du désespoir du peuple, La Couleur de l'été est à la fois roman politique et roman érotique, une œuvre irrévérencieuse et sarcastique.