L'aurais-je autant aimé ?

Un homme et une femme. Et la montagne. Qui les rassemble et qui les unit. Les feux de l'amour-passion qui les consument et une histoire d'amour comme on en écrit depuis l'origine. Une naissance, un déploiement, une fin. Dans l'ivresse et la confusion des sentiments. Lui, alpiniste de grand renom tout auréolé de sa gloire, ses premières, ses conquêtes. Avec toutes les cimes de la planète pour décor et pour horizon. La montagne comme temple. Le drame et la tragédie comme ligne de vie. Elle, vestale au foyer trop souvent seule. Bien amarrée au socle du quotidien. Mais la tête dans les étoiles. Son rêve d'un couple indéfectible. Sa quête de l'amour éternel somnambulique et muette. Et au plus profond de son désarroi, cette question lancinante : L'aurais-je autant aimé, dépouillé de son costume d'aventurier. Il manquait à la littérature de montagne cette moderne adaptation d'Ulysse et de la Femme qui rêve, qui pleure et qui attend... Prise au piège du miroir des cimes impossibles, des malentendus du succès. Etourdie par le vertige médiatique, la magie des conférences, la spirale éditoriale. Pénélope nous livre sa complainte, son chant d'amour déçu.
L'aurais-je autant aimé ? clôt un cycle romanesque inauguré par La Force de l'Ogre et poursuivi par Le Faux Pax. Dans un style épuré à l'extrême, tel celui d'Annie Ernaux, une " écriture blanche ", Simone Desmaison renouvelle totalement l'art du récit de montagne.