Ardèche, terre de villages
Chaque homme, chaque femme, habite un village. Ce village est composé de ses amis, de sa famille, de ses relations sociales de toute nature. En arrière-plan, avec plus ou moins de présence, il y a bien sûr le bavardage médiatique. Il peut prendre parfois une importance cruciale pour chacun de nous. Mais les crises, les révolutions, les progressions ou les replis, n'ont de sens pour nous que dans la mesure où elles parviennent sur la place de notre village, et modifient notre pensée, non pas dans le monde des idées, mais dans celui de notre vie quotidienne, de nos espoirs, de nos déceptions ou de nos amours. C'est pourquoi les expériences de ces villages du passé sont dignes d'estime et d'intérêt. Je n'ai rien à faire des racines : les miennes sont là où je les pose. Les hommes ne sont pas des arbres. Ils ont leurs racines dans leur tête et leur cœur, pas à leurs pieds. Ces textes sur les vieux villages s'adressent aux héritiers naturels des gens dont il est question, mais pas uniquement à eux. Quand un bûcheron reçoit un arbre sur le coin de la figure, son expérience n'intéresse pas seulement ses fils. Tous ceux à qui il est arrivé de marcher sous un arbre doivent se sentir concernés. Les gens de tous les villages, matériels ou "virtuels", doivent se sentir concernés par ceux-là.