Derrière les miradors : Des déportés témoignent
Né à Paris le 25 juillet 1925, Lucien Colonel entre dans la Résistance en octobre 1942,au sein du mouvement Libération Sud.
Il prend une part active à la lutte contre la milice et les collaborateurs. Arrêté à la manifestation patriotique du 11 novembre 1943, interné au camp de Royallieu-Compiègne, il est déporté à Buchenwald le 17 janvier 1944, "39777", puis transféré à Dora, Osterhagen (kommando disciplinaire), Mackenrode et Wieda. Evadé d'une marche de la mort, échappant de ce fait à l'incendie de la grange de Gardelegen, il est libéré le 13 avril 1945, puis devient reporter-photographe au Dauphiné Libéré de 1952 à 1980.
Il est co-président de l'Association Départementale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de Haute-Savoie depuis 1970. Par ses photographies, ses écrits et ses témoignages auprès de la jeunesse, il prend une part active au "devoir de mémoire". Commandeur de la Légion d'Honneur, Lucien Colonel est titulaire de nombreuses décorations dont la Médaille Militaire, la Croix de guerre avec palme et la Croix des Combattants Volontaires de la Résistance.
Michel Germain est le plus grand historien de la Haute-Savoie pour la période contemporaine. Son oeuvre est immense : une douzaine de livres publiés à La Fontaine de Siloé depuis 20 ans. Une monumentale tétralogie wagnérienne : Chronique de la Haute-Savoie pendant le Seconde guerre mondiale ; Les Glières, mars 1944, un chef-d'oeuvre sur la tragédie du Plateau, vendu à 25 000 exemplaires. Mais c'est son Histoire de la milice sous titrée Guerre civile en Haute-Savoie qui s'impose au regard de la communauté des historiens.
Avec son dernier ouvrage Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, il livre le travail de toute une vie : 2 156 existences de toutes ces personnes dont la vie a été anéantie par la guerre, dans cette terre de Haute-Savoie si marquée par les combats, si éprouvée par le martyre et l'horreur des luttes fratricides.