Histoire du calcul graphique
Principe : représenter les nombres par des longueurs, des surfaces, des angles et les opérations par des opérations géométriques. On résout les problèmes au moyen d' intersections de lignes ou d'alignements de points sur des figures préparées à l'avance, appelées abaques. Les premiers chapitres du livre sont consacrés aux précurseurs: cadrans solaires et astrolabes de l'Antiquité et du monde arabe, systèmes articulés du XVIIIe siècle. Mais le calcul graphique prend vraiment son essor avec les énormes calculs nécessaires à la construction des lignes de chemin de fer, des routes, des canaux qui se multiplient au début du XIXe siècle. Il s'agit par exemple de calculer les superficies de remblai et de déblai, de dimensionner les murs de soutènement, aussi bien que de calculer la puissance des machines à vapeur. Les applications s'étendent rapidement à la construction navale, à la navigation, à l'hydraulique, à la résistance des matériaux, à l'artillerie, aux assurances, et même à la marche des troupes en colonne. Une nouvelle méthode, inspirée de la physique des ponts suspendus et connue sous le nom de statique graphique,ap paraît à la fin du XIXe siècle et autorise la construction de ponts et de viaducs spectaculaires. Elle est notamment utilisée pour le calcul de la tour Eiffel et de la charpente intérieure de la statue de la Liberté.
De nos jours, on trouve encore des abaques dans les catalogues de pièces mécaniques ou de composants électroniques. De leur côté, les médecins et les pharmaciens utilisent encore assez couramment des abaques ou des règles à calculs spécialisées. La médecine est probablement le secteur dans lequel le «calcul par les yeux» reste le plus vivant.