La maison n'est pas à vendre
Editeur : Siloë
Jean, 62 ans, rejoint son frère Paul dans la maison de leur enfance à Brissolles, afin de régler les détails de la vente suite au décès de leur mère survenu un an plus tôt.
Durant le trajet à bord d'un autobus, il fait la connaissance de Sarah, 19 ans, avec laquelle il se lie. Un roman sur le temps intérieur Au-delà des tracasseries se rapportant à la gestion de cette maison sentimentale, le personnage est confronté à ses souvenirs. Ceux liés à sa mère, qui lui est devenue étrangère avec le temps. Ceux liés à son frère dont il s'est toujours senti distant, mais qu'il est obligé de côtoyer à cause de cette maison dont ils partagent désormais la charge.
Ceux liés à un père absent, qui a quitté le domicile familial il y a très longtemps et dont il cherche à reconstituer le parcours, la vie. Jean est confronté à la mémoire mais également au temps, celui qui est passé, celui qui passe. À travers la rencontre d'une très jeune femme, Sarah, incarnation de la jeunesse, chimère qui se soustrait à lui sans cesse, Jean se heurte à l'impossible retour des choses.
Le roman d'une maison Dans ce cheminement à travers le temps et les souvenirs, la maison se pose comme une allégorie de la vie intérieure du personnage. Le temps qui s'y déroule échappe à toute chronologie pour n'obéir qu'aux forces de la réminiscence. Quand il comprend enfin qu'une part de son âme et de sa vie est restée entre ces murs, Jean décidera finalement de ne plus la vendre. Avec, sous-tendant tout cela, l'idée que tout ce qu'on fuit de notre passé nous reste attaché quoi qu'on fasse et l'idée qu'il est bien difficile de se réinventer de se réincarner dans une seconde jeunesse.
Finalement, Jean part sur les traces de son père, vers son passé, en quittant Sarah. Une écriture de l'intériorité, une écriture lente, posée, qui capte les mouvements de l'âme et s'oriente selon les réminiscences. Une écriture qui procède par petites touches, pour rendre compte de la lente sédimentation qui grève l'âme tout au long de l'existence. Entre écriture de l'intériorité et écriture de l'antériorité, c'est-à-dire de tout ce qui nous construit, voici un premier roman tout en délicatesse.
À découvrir.