Loin des fleurs
"Depuis treize ans qu'il sévit dans le square des lettres, Nabe a semé sa zaninienne zizanie dans toute une flopée de parterres : avec Le bonheur, le roman a été poussé au ravin ; il a lacéré d'un Z qui veut dire Zigzags la panse enflée des essayistes et des critiques. Chacun mes goûts (le retour !) a été la Saint-Valentin des aphoristes. Manquait la lyre. La voici : Loin des fleurs. Si Nabe pince la lyre, c'est jusqu'au sang. Chaque poème est une passe d'armes : il s'agit de toucher vite, de piquer juste. Loin des satrapes du minimalisme aphone, des débitants en lyrisme à la pression : chaque poème tombe dans la mare verglacée de la dignité poétaillonne comme un sumo au tapis. L'éclaboussante et pesante majesté d'un lyrisme à pleines tripes. À lire la serviette au cou. Après cela, la poésie n'a plus qu'à tremper un doigt dans son sang et à tracer sur la page blanche de peur : nabe m'a tuer."