U.V. - Prix Roman France Télévisions 2003
Une villa, sur une île, au plus fort de l’été. Un jour, un homme débarque et se présente comme l’ami de Philip. Seulement Philip n’est pas là. Il n’arrivera que demain, après-demain au pire, on ne sait pas. Et c’est là que s’opère un premier tri dans le collège des hommes : ceux qui d’emblée incommodent, et ceux qui s’installent. Celui-là s’installe, il se fond même tellement au décor qu’il s’avère vite le convive parfait, l’élément distrayant. Sur trois générations il n’en finit pas d’asseoir une sorte d’emprise, sinon de charme, au point que certains en viennent à le trouver irrésistible, et d’autres indispensable. Seul André-Pierre a décidé de se méfier. Il n’aime pas ce genre de type, balnéaire et bronzé, André-Pierre qui ne cesse de ressasser cette question : mais pourquoi Philip n’arrive-t-il pas ? Pour lui tout alimente l’inquiétude, jusqu’à cette canicule qui entête, qui échauffe les corps avant les esprits. Jamais il n’a fait aussi chaud, jamais la mer n’est apparue aussi souhaitable et haute, juste là, en bas des marches, par où Philip arrivera.
Patiemment, Joncour assemble ses pièces, maîtrise le volume des cris et les sautes de calme. Highsmith rôde non loin. Chabrol rit dans le jardin d’en face.
Prix Roman France Télévisions 2003