Entre courir et voler il n'y a qu'un pas papa
Jacques Gamblin n'est pas seulement comédien, Entre courir et voler il n'y a qu'un pas papa est son troisième roman. "J'ai tout arrêté et j'ai couru, couru sur le sable pour soigner mes égratignures. Je n'en voyais pas le bout mais j'étais bien. Oui j'étais bien à courir sur le sable, le mouillé, le sec, le mouvant. A toutes les marées, à toutes les saisons. Dans les labours aussi. Dans la boue, la merde et les éclaboussures. Sur l'herbe aussi, grasse, sur le gazon des golfs, sur les greens, comme ils disaient en France et en Angleterre. J'étais bon sur les greens, c'était doux. Et sur les dunes aussi. Ne pas peser, pas s'enliser, le pied léger. A toutes les heures, le jour, la nuit, sans ombre. Aveuglément je courais. Éperdument je courais. Infiniment, avec le chien, avec le loup, entre les deux je courais. À toute vitesse et longtemps. Entre les arbres, sur les chemins creux, sans essouffler. Dans les vallons je dévalais, short en coton, à toute allure pour trois marrons. Et dans la neige aussi, dans la poudreuse, la terre glacée, à toute vibure, dans la rocaille, sur les rochers, dans la pierraille. Échappée belle...