Double foyer
Pour être statisticien, je n’en suis pas moins myope, nous déclare Victor, le héros de Christine Avel. Un myope passionnément myope qu’une infime et brasillante piqûre laser rendra à la netteté, un jour caniculaire de juillet.
Un monde atroce perçu nettement n’est qu’un monde atrocement net. Après le purgatoire de l’imprécision, un flou potage de formes et couleurs malgré tout bien sécurisant, Victor affronte l’enfer de l’acuité. Tout n’est que contour ciselé, couleurs franches, détails lisibles. Le point se fait sur les amis, les voisins, la mort d’un chien, une femme au bord du vide. Mais un coin de paradis, une trouée de bleu, s’offre également à Victor : la rencontre d’une autre femme qui succède à Claire, la mère de Léo.