Le Fils du Dragon
C’est une histoire d’hommes perdus en mer, de bordels caraïbes et d’opium, de retrouvailles et de poésie, c’est une histoire de marins. Son nom, au héros, c’est Victor, Victor Combault. D’avoir un jour, enfant, vomit à la face de son père, il est dit par ce dernier le « Dragon ». Après avoir tâté, et mal, de la vie d’équipage, Dragon se fait la belle, laissant à quai une femme grosse tout en pleurs. Lancé comme injures ou dés à la surface du monde, il bourlingue tant et plus, essuie du climat des coups bas, des hommes des coups tordus et surtout croise deux « drôles très solides » : l’un, un Polonais dandy du nom de Korzeniowski, dit le « Comte » ; revenu de la mer il signera Joseph Conrad une pleine malle de romans ; l’autre un poète foutraque, homme de l’Est et qui se nomme Rimbaud. Il lui arrive de lâcher parmi le brouillard des pipes et le heurt des verres, maints poèmes étranges. Le trio se nouera, se dénouera, à la faveur d’une tournée, d’un hôpital ou d’un appontage. Dragon changera de peau, oubliant Nantes et les siens, pour caboter vers Java, une belle orchidée nommée Mey Lan à l’oreille. Un jour, d’un coup, Victor mourra. Sous un grand teck, on l’enterrera. Son fils Rodolphe le retrouvera-t-il avant ? Brodé avec finesse, narré avec rudesse par Laurent Maréchaux, c’est une histoire d’orphelins et de naufrages, de trafics, de vie lente et violente. Une histoire de Nantais. Route!