La Soudure
Tremblez faiseurs et vous indignes passeurs de momies et autres fourgueurs de mornifle littéraire, le Guyard circus is back in town ! Les yeux regagnent leurs orbites en catastrophe, les pendules sont remises à l’heure au pas de charge, on retouche terre dans l’euphorie : voilà du vrai, du velu et du carné. Voilà de l’écriture !
Après l’épopée philosophico-carcérale de La Zonzon, après une montée en chaire d’anthologie pour 33 leçons de philosophie voyoutes, voilà La Soudure qui est, je n’apprends rien à personne, l’art de boucler son mois et de fusionner les métaux. Romance chienne pour Gitan technophile, saga en roue libre pour quelques éborgnés de la vie.
J’énonce : Lui, c’est Ryan Moreau, impatient-né et dentellier-soudeur virtuose, elle, c’est Cyndie Roux, une gentille téléportée du bulbe qui vit d’amour pur et d’art métallique ; autour de ces accortes tourtereaux démonétisés et sans enfant gravite une galaxie de monstres joviaux comme maître Cube, obèse avocat marron, les patibulaires frères Patrac, Kristopher, compagnon de route et de déroute, la reine Josépha, impératrice des caravanes. Et tout ce beau monde d’affiner à l’infini l’art de gagner plus en travaillant peu, si ce n’est en trafiquant de l’herbe louche ou de la poudre d’escampette, en désossant les 4 X 4 et en rêvant méthode, planning et dividende.
Après passage par la case prison et embrasement généralisé, tout cela aurait pu mal finir, dans l’hécatombe et le déficit, si ce n’était l’appui poétique d’un capitaine lyrique aux élans homériques qui remettra à flot tout ce beau monde. Alors quoi, en définitive ? Eh bien c’est : « criard, vulgaire, agressif et disproportionné comme une femme saoule qui accouche debout (...) absolument mochetingue, mais joyeusement barbare, délicieusement obscène comme un bikini de petite fille taillé dans une escalope crue. » C’est l’auteur qui le dit, croyons-le.