Le Kimono décousu : Promenade
Une semaine au Japon on écrit un livre, un mois un article, un an rien. L'auteur, qui a passé quatre ans sur l'Archipel de 1997 à 2001, a voulu faire mentir le proverbe. Pas seulement pour ajouter son grain de sel à la mine que représente déjà l'abondante littérature consacrée au Japon, mais comme on se pince après avoir vécu une aventure importante, pour se persuader qu'on n'a pas rêvé. Cette aventure, c'est la vie quotidienne d'un gaijin (étranger) ordinaire dans un Japon qui, bien qu'ayant revêtu dès l'ère Meiji des oripeaux empruntés à l'Occident, n'est pas moins envoûtant ni étrange que ne le fut l'Empire des Tokugawa aux yeux des jésuites espagnols. On y retrouvera, sous l'apparence d'une modernité tourbillonnaire, maintes traces de cette sagesse qui, dans notre imaginaire, reste associée à l'image de ce pays. On peut lire ce livre dans n'importe quel ordre. L'auteur l'a écrit comme il voyage : la réflexion n'y précède jamais la sensation. Son souci a été de conserver à ses premières impressions, les meilleures selon Cocteau, toute leur primauté naturelle.