Les cahiers de la SIELEC, N° 5 : Ecrivains français d'Algérie et société coloniale, 1900-1950 : Suivi de Robert Randeau
En 2003, dans le cadre de l'année de l'Algérie, s'est tenu aux Centre des Archives d'Outre-Mer un colloque dont l'objet était de réfléchir au regard que des écrivains d'Algérie, entre 1900 et 1950, ont porté sur la société de la colonie. Ont-ils su voir la société musulmane dans le contexte politique de l'époque, comprendre ses ressorts profonds, la saisir dans son historicité spécifique ? La question est d'autant plus intéressante lorsqu'on aborde des romanciers, des littérateurs et non pas, bien sûr, des africanistes ou des ethnographes. Chez les premiers, la réalité est autant inventée que répertoriée. Les idéologies contemporaines s'y lisent parfois très crûment. Certains sont en position d'observateurs, d'autres se sont immergés dans la société indigène et témoignent, en quelque sorte, de l'intérieur. Qu'ont retenu ces écrivains des mondes arabe et berbère ? Relire leurs livres, c'est s'interroger aussi sur leur capacité ou leur difficulté à voir le monde qui les entoure : quelle furent les limites de leur perception des choses ? Lesquels parvinrent à les transgresser, en allant contre les opinions dominantes du temps ? Les romancières expriment-elles une sensibilité différente ? La deuxième partie de ce livre est consacrée à Robert Randau, écrivain et administrateur dont l'oeuvre témoigne de tout un pan, aujourd'hui méconnu, de l'histoire des colonies.