Le sel sur la plaie
Injustement soupçonné de vol par ses amis parisiens, Dieudonné Crouzon, étudiant brillant, mais sans le sou, trouve refuge à Châteauroux. Là, il mène campagne comme rédacteur en chef d'un journal pour quatre candidats à la députation. Acharnement au travail et désir de vaincre lui font prendre sa revanche. Il crée des affiches publicitaires, un almanach, rachète une imprimerie et lance un nouveau journal. Il devient l'homme incontournable du département! Il y a du Julien Sorel chez ce personnage, dans ses ambitions comme dans ses amours. Entre l'Épervière, qu'il a quittée à Paris, et la nièce de Mme Rougeaud, Crouzon choisit la provinciale. Le clin d'oeil à Stendhal est manifeste. Un autre ne l'est pas moins, comme en témoigne le seul ami parisien qu'il lui reste : " Le suffrage universel et les chemins de fer ont retourné Balzac. Aujourd'hui, on part de Paris pour aller réussir en province. " Avec brio, Jean Prévost brosse le tableau des effervescentes années 1920-1930. Par l'ascension sociale de son personnage, l'écrivain nous fait pénétrer également dans les arcanes du journalisme, de la publicité et de l'édition qu'il connaissait à merveille.