Cartons
Tout commence par un déménagement - cette " catastrophe naturelle " : Brice, illustrateur de livres pour la jeunesse et compagnon de la dive bouteille, quitte son appartement lyonnais pour une grande maison plutôt isolée à la campagne. Il a choisi l'endroit avec son épouse journaliste d'ailleurs partie quelque part en Egypte.
Esseulé, sans nouvelles d'Emma, Brice s'abandonne peu à peu au désespoir en squatteur de son propre logis, ne sortant plus guère du garage où sont entassés les cartons qu'il éventre au petit bonheur. Les évocations d'Emma, l'attente d'un appel qui ne vient pas, et la rencontre de Blanche, une étrange femme-elfe sans âge, sorte de spectre de l'enlisement provincial, ponctuent cette dégringolade dans l'enfer des cartons. Tout se précipite bientôt et le roman d'atmosphère vire au roman noir. En maître absolu du genre, Pascal Garnier nous réserve une grave, terrible surprise, qu'on soupçonne et refuse longtemps, comme s'il avait écrit ces pages intenses depuis l'au-delà routinier de la vie : rien d'autre qu'une histoire de cartons par où tout commence et tout s'achèvera.