Le nécrophile
« Ils s’appellent Henri, Suzanne, Teresa ou bien restent anonymes. Ils sont jeunes ou vieux, faciles à posséder ou rebelles. Mais tous se ressemblent : la même chair encore un peu rigide, couleur de cire ; les mêmes yeux révulsés, les lèvres muettes, une odeur de bombyx et le sexe glacé. Lui est antiquaire et nécrophile. C’est morts qu’il les aime, les désire et jouit de leurs charmes putrescents, cadavres arrachés à leur sépulture et adorés dans la pénombre d’une chambre aux rideaux tirés... » Publié pour la première fois en 1972 par Régine Deforges, Le Nécrophile, depuis longtemps introuvable, est certainement l’un des textes les plus inquiétants de la littérature contemporaine. Des conceptions sexuelles marginales, la nécrophilie est sans doute la moins revendiquée, et la moins écrite : Gabrielle Wittkop en a fait le sujet de ce roman particulièrement obsédant et troublant, unique en son genre.