Le Mystère de la culture
L'intrigue repose sur le sort réservé aux carnets d'un agent secret qui opéra parmi l'intelligentsia européenne durant une bonne partie du XXe siècle. Matthieu Quiquandon - c'est son nom - travailla dans l'ombre pour essayer d'y voir clair. Il n'était au service de personne. Bon stratège, il s'est arrangé pour qu'à sa mort ses carnets entrent discrètement en circulation dans les milieux de l'édition. Il sait que le bouche à oreille remontera jusqu'à l'ETC (l'Éditeur de Tous les Courages) et que celui-ci les publiera, fût-ce sous une forme romancée. Quiquandon a tout prévu. Il a ménagé pour ses nègres posthumes des solutions narratives qu'ils s'imagineront avoir inventées. Après maints avatars, qui font notamment apparaître le rôle joué par Genet, Althusser ou Gombrowicz dans le destin de l'homme aux carnets. Un roman aux allures de thriller prend corps sous la plume de rewriters successifs cherchant à dévoiler quelles furent les activités réelles de ce témoin imprévu. Scènes guerrières d'exécution ou débordements pathétiques d'un prêtre fou, descriptions de débauches fertiles en inepties politiques ou vieilles névroses du terroir, pas une page qui ne soit l'occasion pour les enquêteurs de greffer leurs propres souvenirs et fantasmes. C'est ce palimpseste qui constitue Le Mystère de la culture. Un chef-d’œuvre d'insolence et d'humour.