Le Grenier
Tu pars. Il est tôt, mais tu pars. Je n'ai que ton foutre dans mon grenier qui se mélange avec la barbe à papa que je mange en entier parce que, dans les greniers, il faut des toiles d'araignée, et aussi des bâtons pour parfois décrocher les toiles. Et ton foutre est pris de l'araignée, et j'ai mal dans mon ventre, et ma tête est serrée. Tu me manques, j'ai avalé ta photo. J'ai bu ton santal, j'ai léché la baignoire où tu avis pris ton bain, et ma chatte a sniffé la farine dont tu t'étais servi pour dorer les soles, ça lui fait un effet de coke, elle a joui en dehors de moi.
C'est bon les soles. A chaque fois que je te regarde manger les oeufs, c'est comme si tu goûtais mes ovaires, ces choses qui ne serviront jamais parce que tu ne me feras pas d'enfants. Mes ovaires sont le cancer de mon grenier, ils font de l'ombre à tout le reste, ils occupent trop ma tête.
Je devrais me contenter de vous aimer, toi et ta femme, celle au bouquet rond qui ne fanera jamais, vous et votre fils, au charme de sa mère, au talent de son père.(...)