Le mur du capitaine Aleguera
Après un très beau premier roman sur l'illettrisme, Maurice Baron revient avec une histoire crépusculaire inspirée de sa propre expérience durant la guerre d'Algérie. Un jeune sergent, plein de bonne volonté et un peu naïf, prend son poste dans un village algérien, perdu dans le bled. Dans cet endroit qui n'intéresse personne, une compagnie de soldats français rencontre peu d'opposition armée, mais doit lutter contre deux ennemis mortels : l'ennui et le doute. Dans la troupe, on trouve toute la palette de l'âme humaine, mais salauds comme braves types vont bientôt être emportés par une catastrophe encore plus redoutable qu'une tempête de sable : la plongée de leur capitaine dans la folie. Aléguerra, de plus en plus offensé de voir ses bonnes intentions «civilisatrices» rejetées, conçoit un ressentiment grandissant contre ces villageois peu reconnaissants. De sa frustration naît la colère et de sa colère, une obsession : il construira un mur, une enceinte gigantesque, autour de ceux qu'il doit garder. Pour réaliser son grand oeuvre cauchemardesque, il ne lui manque que des pierres, beaucoup de pierres...