Le Seigneur des ténèbres
Quand Battel s'embarque sur un navire corsaire en 1589 et quitte l'Angleterre élisabéthaine en quête de gloire et de fortune, il ne peut deviner qu'il restera vingt ans prisonnier des « sombres terres d'Afrique ». Rapidement capturé par les Portugais, Battel va connaître les plus grandes joies et subir les pires coups du sort. Amour, guerre, évasions, magie, dangers et trahisons en tout genre, son destin ressemblerait à la trame d'un roman de cape et d'épée s'il ne se doublait d'un étrange appel : dans cette région du monde vit alors un démon dont le seul nom fait trembler les Africains comme les Européens. Il s'agit de Calandola, roi réputé immortel des terribles guerriers Jaqqas, des nomades anthropophages dont la bravoure et la brutalité alimentent les légendes et les cauchemars. Or Andrew Battel, de Leigh, va croiser la route des Jaqqas et devenir l'un des leurs. Dès lors, c'est dans une aventure d'un autre genre qu'il s'embarque, un voyage vers le coeur sauvage du monde, qui remettra en cause toutes ses valeurs et la définition même qu'il se faisait du mot « homme ».
C'est un fascinant roman que ce Seigneur des ténèbres, car ce qu'explore son auteur au bout d'un si long chemin, c'est bien l'altérité, la fin des préjugés. En empruntant un destin authentique, Silverberg parvient à nous offrir à la fois le grand frisson de l'aventure et une puissante charge contre tous les colonialismes.