Le triomphe de Thomas Zins
Inutile de se voiler la face... Ainsi commence cet ample roman qui s'attache à narrer le destin de Thomas Zins, un jeune homme des années 1980. Et c'est bien de dévoilement qu'il est question dans cette épopée, car si Thomas a de grands rêves, rien dans son époque ne semble retenir son attention au-delà de lui-même.
Pourtant, une aventure lui est offerte, celle d'un amour absolu, un amour de légende. Elle s'appelle Céline Schaller, elle a « de magnifiques yeux gris-bleu, soulignés d'un trait de maquillage trop chargé, qui confère à son visage quelque chose de vulgaire ».
En cette rentrée de seconde, alors que Thomas ambitionne de devenir enfin un homme, un simple regard d'elle fait vibrer tout son être. Dans ce premier frisson, Thomas va trouver un élan mais, conquérant trop jeune la seule chose qu'il poursuivait pour de bonnes raisons, il va passer les dix années suivantes à gâcher son triomphe. Perpétuel insatisfait, il se lance dans une course vers la grandeur et devient la proie des corrupteurs plus aguerris qui devinent le profit qu'il y a à entretenir ses mauvaises illusions.
Dans la France où Chirac remplace Fabius à Matignon, où Renaud, Gainsbourg et les Rita Mitsouko se succèdent à la tête du « Top 50 », et pendant que Bernard Giraudeau, Gérard Lanvin et Valérie Kaprisky se partagent le haut des affiches de cinéma, Matthieu Jung nous offre dans Le Triomphe de Thomas Zins un roman d'apprentissage, moderne en diable dans ses déploiements, mais qui nous ramène toutefois aux classiques du genre, puisque sa figure centrale est celle d'un grand héros romantique.