Algérie, formation d'une nation ;: Suivi de, Impressions de voyage : notes et photographies, printemps 1998
«Nul ne peut effacer l'histoire» proclame la banderole d'un vieux club de football constantinois…. C'est à partir d'un constat de cet ordre que Benjamin Stora tente d'éclairer l'actualité tragique de l'Algérie. Dans la première partie de l'ouvrage, Algérie, Formation d'une nation, l'historien propose une analyse critique des éléments fondateurs de la nation algérienne. Le processus de construction de l'Etat-nation déclenché en 1962 est resté inachevé, compromis par la mise en place d'un système politique autoritaire, centralisateur et unanimiste. En 1988 - 1990, les grandes questions nationales réapparaissent brutalement avec l'effondrement du parti unique : le rapport à la terre, au religieux, à la langue, la violence devenant un argument central des conduites politiques, l'expression pluraliste des communautés…. Dans Impressions de voyage, en seconde partie, Benjamin Stora fait le récit de son séjour dans le Constantinois au printemps 1998 et l'illustre de photographies prises sur place.Ses rencontres, ses déplacements lui auront permis de retrouver la société algérienne, ses pulsions et ses passions. Dans cette région, il perçoit la distance du citoyen vis à vis de l'Etat, une jeunesse préoccupée par le chômage et le logement, la recherche passionnée de l'origine des drames présents, la volonté de fonder la mémoire réelle d'une Algérie plurielle et de rester ouvert sur le monde. Entre mémoire personnelle et Histoire, Benjamin Stora décrit une Algérie pleine de paradoxes.