La bande à Foster
En 1914, en Afrique du Sud, “die Foster Bende” (la Bande à Foster, sorte de Bande à Bonnot sud-Africaine) défraie la presse locale : composée de Foster, Maxim et Mezar, le gang, traqué par la police après de nombreux vols et meurtres, se suicide dans une grotte, ainsi que Peggy, la femme de Foster. Cette histoire vraie, patrimoine de l’histoire obscure de l’Afrique du Sud, est la base de ce livre, scénarisé par Ryk Hattingh et dessiné par Conrad Botes, l’un des deux principaux artistes du groupe Bitterkomix (avec Joe Dog alias Anton Kannemeyer : voir l’anthologie de ce groupe publiée par L’Association en 2009). Ce récit (publié en 2000 par Bitterkomix) est construit sur deux niveaux : à notre époque, au Cap, les deux protagonistes, Hitchcock et Nikolaas, décident d’enquêter et de retourner sur les traces de la Bande à Foster. Eux-mêmes quelque peu borderline, entre bouteilles et bagarres, fascinés par cette histoire, retracent l’itinéraire sanglant des meurtriers de 1914, jusqu’à la grotte de leur suicide collectif ; et parallèlement, s’appuyant sur d’authentiques coupures de presse d’époque, Botes redessine les événements. Le pinceau vigoureux et expressionniste de Conrad Botes sert à merveille cette mise en abyme, mélange d’un haletant thriller de l’époque des premiers “bandits en voiture” et d’une peinture déglinguée de l’Afrique du Sud contemporaine.