L'Islam et la Science
Dans la conférence d'Ernest Renan reproduite ici , nous trouvons une lourde charge contre l'islamisme. S'il reconnait l'importance du mouvement scientifique arabe sur cinq siècles (750-1250), il l'accuse d'avoir empêché tout développement de la connaissance ensuite. Il n'est pas tendre non plus pour le christianisme (dont il a souffert lui-même) du Moyen-Age et de l'Inquisition.
Il milite en effet pour la liberté de penser et d'interpréter mais aussi pour une instruction cultivant la raison et il appelle de ses voeux un état neutre indépendant des dogmes révélés. Il considère que les musulmans sont les premières victimes de l'islam. L'islamisme est compris par Renan comme la civilisation issue de la religion musulmane, conception largement partagée par les savants du 19e siècle et qui s'applique tout autant au christianisme.
Ceci nous éloigne d'un islamisme vu comme une idéologie radicale telle que certains peuvent le percevoir aujourd'hui. Notons aussi qu'il est excessif lorsqu'il affirme que les arabes n'auraient rien apporté dans le champ des connaissances pendant ces cinq siècles. Nous savons maintenant qu'ils sont à l'origine de contributions majeures en médecine, en mathématiques, en astronomie que l'Europe ensuite a su faire fructifier. Il n'empêche que ce texte garde des accents prémonitoires quant au rôle des religions et des sciences dans la société.