Enfin
Alors mon père était meunier et ma mère ma mère. Ou plutôt lui, président Minotier, elle ma belle-mère... Et moi élève, petit, gros, noirâtre. Nous vivions au chef-lieu d'un des plus jolis royaumes de la Chose Française. Ville peu exaltée, port sans mer, olivaies simples et infinies en guise de banlieue, quelques lycées, des jeunes filles, de menus millionnaires...
J'aime assez mon histoire. Je la commence avec des frissons, je crois qu'il vaudrait mieux la raconter sur un ton moins doux, le moins frotté possible de gaucherie capable. J'aimerais bien. Certes, ému je suis. je le suis.
Bâtie sur des gravats brûlants et coiffée, au lieu d'un toit, d'une jolie terrasse, notre maison longeait la rue la plus dégarnie de verdure qui se puisse inventer. Mais patience. Bientôt pousseront ici, sous forme de sophoras, les jardins de l'avenir. On appelait notre terrasse : la Véranda...